Analyse et critique du film "Le Mans"
Le Mans est un film de 1971, avec pour tête d'affiche le très charismatique Steve McQueen. Si son titre indique assez clairement qu'il s'agit d'un film autour de la course des 24h du Mans (et non pas sur la production de tripes), c'est une histoire d'avantage humaine qu'automobile dont il est en fait question.
En route pour le résumé
Le film se passe au moment de la compétition des 24h du Mans. Il part de deux écuries apparemment rivales, Porsche et Ferrari, pour épouser le point de vue de différents pilotes engagés dans la course. Au titre de ceux-là, l'américain Mcqueen est au centre de l'action. Il est en effet l'un des pilotes Porsche les plus compétents. Mais c'est plus du fait du lien particulier qu'il semble entretenir avec une supportrice du clan Ferrari qu'il est le personnage principal. Se rejoignant tous deux dans le souvenir d'un autre pilote, Belgetti, mort au cours d'une précédente édition de la course mythique, c'est leur relation qui semble en fait être le sujet principal du film.
Un film sous tensions
Assez paradoxal pour un film sur les courses automobiles, Le Mans opte pour un rythme lent. Excepté un bref flash-back laissant supposer la mort passée de ce Belgetti, le film commence par une demi-heure de plans larges de la foule ou de zoom sur les manipulations des techniciens autour des voitures. Sans dialogue ni aucun événement marquant, ce démarrage symbolise la façon de se construire du film, tout en nuance et en supposition, laissant les personnages baigner dans cette ambiance aussi envoutante qu'oppressante. En effet, à la tension exercée (entre les pilotes) par le gain de la course, répond celle entre les deux personnages principaux qui ne peuvent se rejoindre. Tout dans l'attitude des deux personnages implique une distance frustrée entre eux, semble-t-il par respect pour Belgetti. Et à la tension du danger de l'accident parfois imminent fait écho celle de l'attachement d'un des pilotes à sa famille, sur lequel plane la mort de Belgetti. Ainsi, les lectures du film sont diverses, mais parallèlement il se perd un peu dans son propos. Il offre alors des scènes dont le spectateur peut ne pas savoir qu'en faire, ni à quelle thématique la rattacher. D'autant plus que par le peu de dialogues et tout le travail sur les jeux de regard, Le Mans se fait finalement très descriptif dans la forme, et très subtil pour le fond. De ce fait, il ne se rend pas d'emblée abordable, et nécessite soit d'être passionné de son univers, soit de s'accrocher pendant son heure cinquante pour saisir les nombreuses finesses qu'il recèle.