Denys Arcand : biographie
Denys Arcand, un César pour des "Invasions Barbares" : des premiers documentaires à polémique au film Les invasions barbares. Découvrez le parcours d'un auteur/réalisateur de cinéma canadien à la caméra aiguisée.
"On est du coton"
Né le 25 juin 1941 à Deschambault (Québec), Denys Arcand grandit dans une famille catholique et mélomane (la musique occupera une grande importance dans ses films). Il mène sa scolarité chez les Jésuites, avant d'entrer à l'université d'Histoire de Montréal. Cette formation d'historien est prédominante dans le choix des thèmes du cinéaste. Après l'obtention de son diplôme, il travaille à l'Office National du Film du Canada (ONF) et y réalise plusieurs documentaires sur l'histoire du Québec (Champlain, Les Montréalistes, La route de l’Ouest...). En 1969, il réalise "On est du coton", un pamphlet contre l'industrie textile et une analyse des rapports entre francophones et anglophones, produit et censuré par l'ONF. Arcand se placera dès le début dans le sens du vent de la controverse.
"Tendre un miroir à la vie" (William Shakespeare)
C'est l'objectif du travail du scénariste et réalisateur qu'est Arcand : ouvrir une fenêtre sur la réalité québécoise, culturelle, sociale et économique. Après un nouveau documentaire polémique ( Québec, Duplessis et après ....) il tourne successivement 3 films de fiction :
- La maudite Galette.
- Réjeanne Padovani.
- Gina.
Avant de s'éloigner du cinéma 10 années durant lesquelles il travaille surtout pour la télévision.
Il y revient avec Le crime d'Ovide Plouffe (1984, avec Jean Carmet) et Le déclin de l'Empire Américain (1986), qui fera sa renommée internationale. Dans ces derniers longs métrages, Arcand a délaissé les préoccupations collectives et sociales pour celles plus personnelles de ses congénères. Il offre un divan de psychanalyse à ses contemporains.
"Le mensonge est la base de la vie amoureuse, comme c'est le ciment de la vie sociétale" ( Rémy, le Déclin de l'empire américain).
Des barbares aux Césars
Après Jésus de Montréal (1988), De l'amour et des restes humains (1993) et Stardom (2000) c'est le film les Invasions barbares en 2003 (suite du déclin de l'empire américain et de Jésus de Montréal ) qui fait sensation auprès des jurés des festivals : césar du meilleur scénario original, du meilleur réalisateur, du meilleur film français de l'année 2003 , palme 2003 du meilleur scénario à Cannes et oscar 2004 du meilleur film étranger. « Ce film parle de la mort. J’y reprends les thèmes de mes deux films qui ont eu le plus de succès. Mais surtout j’y attache un peu tous les fils : me personnages, mon accomplissement, tout. » Denys Arcand, Les invasions barbares. Loin des premiers documentaires à visée plus politique, Denys Arcand se rapproche de l'individu et des névroses que sont pour les hommes l'amour et la mort, tout en conservant son sens critique aiguisé (2007, L'âge des ténèbres).