Robert Aldrich : biographie
Robert Aldrich, réalisateur américain d'après-guerre particulièrement apprécié en Europe, est un cinéaste renommé qui a néanmoins connu une carrière en dents de scie. Bon nombre de ses films, westerns, films noirs et films sur le sport, marqués par un esthétisme de la violence, sont aujourd'hui devenus des références.
Premiers pas
Robert Aldrich est né en 1918 aux États-Unis. Issu d'une famille aisée, il se tourne vers des études d'économie politique, mais peu intéressé, rate son diplôme. En 1941, il devient employé de production, puis second assistant réalisateur à la RKO Pictures qu'il quitte en 1944 pour devenir premier assistant réalisateur à Hollywood. Il assiste notamment Jean Renoir et Charlie Chaplin. Débutant sa carrière à la télévision grâce à la réalisation de séries, il se fait remarquer et financé par un petit studio, réalise ses deux premiers films en 1953.
Carrière et revers
C'est grâce à "Alerte à Singapour" que Aldrich se fait remarquer par Lancaster et Hecht qui lui font réaliser deux westerns "Bronco Apache" en 1954 et "Vera". Aldrich s'attaque ensuite au film noir en réalisant "En quatrième vitesse", considéré comme son chef-d'oeuvre. Aldrich peut alors créer sa propre société de production Associates and Aldrich en 1955, mais des films mal perçus aux États-Unis le mettent sur la paille et le forcent à s'exiler en Europe, là où ses films sont plus appréciés. Cet exil se révèle un échec après plusieurs flops, il retourne aux États-Unis en 1962 où il renoue avec le succès avec des films comme "Qu'est-il arrivé à Baby Jane" et surtout, "Les douze salopards" en 1967. Ce dernier film lui permet d'acheter son propre studio, mais il est contraint de le revendre en 1973. Après cela, Aldrich réalisera encore quelques films à succès, notamment "Plein la gueule" avec Burt Reynolds et essuiera d'autres revers de fortune. Il meurt en 1983 d'une maladie des reins.
Son oeuvre
La filmographie de Robert Aldrich se caractérise par son extrême violence qui se retrouve dans le choix des films réalisés: westerns, films noirs, films de guerre (Attaque) ou films sur le sport (Plein la gueule, Deux filles au tapis). Le cinéma d'Aldrich se caractérise également par sa façon de prendre à contre-pied les genres. Ainsi, son western "Bronco Apache" est le premier film à "donner raison" aux Indiens tandis que ses films de guerre mettent en scène des antihéros ou des officiers plus préoccupés par leur carrière que par la morale. Si certaines de ses oeuvres ont été mal perçues (Aldrich se fera notamment accuser de racisme), le réalisateur a cependant gagné de nombreux prix et a été célébré en France par les cinéastes de la Nouvelle Vague.