Jose Giovanni : biographie
Écrivain et cinéaste, José Giovanni, pseudonyme de Joseph Damiani (1923-2004), aura eu un parcours plus que singulier. Condamné à mort pour complicité d'assassinat, puis gracié, il aura entamé une carrière d'écrivain en prison avant de devenir l'un des cinéastes les plus prolifiques du cinéma français de l'après-guerre.
Premiers pas
D'origine corse, José Giovanni naît à Paris en 1923 où il fréquentera le Lycée Janson-de-Sailly. À la Libération, fréquentant le "milieu" parisien dont son frère et son oncle font partie, il participe à des rackets perpétrés sur d'anciens trafiquants de l'Occupation. Blessé à la jambe au cours de l'une de ces expéditions, il est arrêté chez lui, tandis que son frère et son oncle exécutent leurs deux victimes. Refusant de dénoncer son oncle, José Giovanni, même s'il n'a tiré aucun coup de feu, sera condamné à mort le 10 juillet 1948. Gracié par le président Vincent Auriol, il sortira de prison en 1956. C'est là-bas, dans le couloir de la mort, qu'il s'orientera vers l'écriture avec un récit relatant son évasion manquée de la prison de la Santé : "Le Trou" paraîtra chez Gallimard en 1957.
Sa carrière
C'est le début d'une période prolifique pour la Série Noire de chez Gallimard, avec notamment "Le Deuxième souffle" et "Classe tous risques", salués par Cocteau. Sa rencontre avec Jacques Becker en 1959 le propulse vers le cinéma : il devient le scénariste de ses propres romans et commence à écrire des scénarios originaux. En 1965, encouragé par ses amis Claude Sautet, Robert Enrico, Henri Verneuil ou Lino Ventura, il se lance dans la réalisation. Une quinzaine de films verront le jour, de très grands succès ("Dernier domicile connu" ou "Deux hommes dans la ville" avec le célèbre tandem Gabin-Delon) comme des échecs retentissants ("Comme un boomerang") qui le rendront un peu amer et le convaincront de poursuivre parallèlement l'écriture de romans. Dans les dernières années, il évoque la figure de son père, dont il confie le rôle à Bruno Cremer, avec "Mon Père, il m'a sauvé la vie", puis rédige ses mémoires ("Mes grandes gueules"), avant de s'éteindre le 22 avril 2004.
Son action
José Giovanni est le scénariste de :
- "Classe tous risques" de Claude Sautet.
- "Grandes gueules" de Robert Enrico.
- "Deuxième souffle" de Melville.
- "Clan des siciliens" de Verneuil.
Réalisateur, on lui doit :
- "Dernier domicile connu" (1970).
- "La Scoumoune" (1972).
- "Deux hommes dans la ville" (1973).
- "Le Gitan" (1974).
- "Les égouts du paradis" (1979).
- "Mon Père" (2001).