Bruno Dumont : biographie
Né en 1958 dans le Nord de la France, Bruno Dumont s'illustre depuis 1997 grâce à une série de films souvent austères et exigeants dans lesquels il met sa froideur au service de sujets se rapportant autant à la situation sociale actuelle qu'à des thématiques d'ordre religieux. Le tout en s'appuyant uniquement sur des acteurs amateurs.
Premier pas
Philosophe de formation, Bruno Dumont enseigne d'abord sa matière de prédilection dans des lycées du Nord de la France, avant de se lancer peu à peu dans la réalisation en tournant près d'une quarantaine de films institutionnels sur des thèmes aussi variés que les bonbons ou les tracteurs. Après un court-métrage et une série de téléfilms, il tourne en 1994 un court-métrage nommé Marie et Freddy, du nom de deux personnages qu'il ré-exploitera dans son premier long. Dans La vie de Jésus, Bruno Dumont s'intéresse au quotidien de jeunes chômeurs désœuvrés, tentés par les pièges de la violence et du racisme.
Sa carrière
Deux ans après La vie de Jésus, Dumont tourne L'humanité, qui mêle chronique sociale et film noir. Grand prix à Cannes, également récompensé par deux prix d'interprétation pour Séverine Caneele et Emmanuel Schotté, ce film le fait largement connaître et l'impose comme un cinéaste qui compte. Il part ensuite tourner aux Etats-Unis pour Twentynine palms, qui sort en 2003. Un américain et une russe s'y aiment passionnément au gré de leurs déambulations touristiques. Puis en 2006, dans Flandres, Bruno Dumont mêle à ses thématiques habituelles une passionnante réflexion sur la guerre et ceux qui la font malgré eux. Son cinquième long-métrage, Hadewijch, sort en 2009 et raconte l'histoire d'une aspirante religieuse découvrant la vie et rencontrant sur son chemin des extrémistes musulmans.
Son action
Loin d'être un film sur la vie de Jésus, le premier long de Bruno Dumont n'a d'ailleurs pas sauvé tous ses interprètes. Devenu alcoolique quelque temps après le tournage, passé par la case prison, l'acteur principal David Douche a fini sans domicile fixe, vivant dans le seul souvenir de ce film. La rédemption par le cinéma n'aura donc pas eu lieu, et ce n'est de toute façon pas l'objectif de Dumont, qui n'emploie des acteurs amateurs que pour obtenir un sentiment criant de vérité.